Une cyberattaque cible des collectivités françaises

Le 31 décembre 2024, des cyberattaques DDoS revendiquées par le groupe pro-russe NoName ont paralysé les sites internet de plusieurs villes et départements français, tels que Nantes, Nice et la Polynésie française. Ces actions, menées en représailles au soutien français à l’Ukraine, ont temporairement empêché l’accès à ces plateformes pour de nombreux utilisateurs.

Une cyberattaque revendiquée par des militants pro-russes cible des collectivités françaises : Analyse et préventions

Dans un contexte de tensions géopolitiques exacerbées, des militants pro-russes ont revendiqué une cyberattaque d’envergure contre plusieurs collectivités françaises le 31 décembre 2024. L’attaque, annoncée sur Telegram, met une fois de plus en lumière la vulnérabilité des systèmes d’information décentralisés et souligne la nécessité de renforcer les défenses cybernétiques.
 

Les détails de l’attaque

Selon les premières investigations, l’attaque semble avoir ciblé les sites web et les systèmes de plusieurs municipalités françaises. Bien que l’impact immédiat ait été jugé limité, cette attaque s’inscrit dans une stratégie plus large de déstabilisation par des groupes cyberactivistes affiliés à des intérêts étrangers.
 

Déroulement de l’attaque – Analyse selon la Kill Chain

Pour comprendre l’attaque, une analyse selon le modèle de la Cyber Kill Chain permet de décomposer les étapes clés de l’opération :
 

1. Reconnaissance

Les attaquants ont procédé à une reconnaissance approfondie des systèmes ciblés. Ils ont probablement identifié des failles en utilisant des outils comme Shodan pour cartographier les infrastructures exposées, et analysé les technologies employées via des informations publiques (sites web institutionnels, documents accessibles en ligne, etc.).
 

2. Armes (Weaponization)

La création d’un payload malveillant a été une étape clé. Les cyberattaquants auraient utilisé un ransomware ou un outil de déni de service distribué (DDoS), adapté aux spécificités des systèmes ciblés. Les indices pointent vers des scripts personnalisés et des exploits connus pour leurs efficacités contre des systèmes moins bien protégés.
 

3. Livraison (Delivery)

Le vecteur d’infection principal semble être des courriels de phishing contenant des liens malveillants ou des fichiers infectés. Par ailleurs, des tentatives de compromission de portails web via des injections SQL ou des attaques XSS ont également été détectées.
 

4. Exploitation

Une fois livré, le malware s’est exécuté en exploitant des vulnérabilités non corrigées. Ces vulnérabilités incluent notamment des failles connues (CVE) dans les CMS employés par les collectivités.
 

5. Installation

Le logiciel malveillant a pris pied dans les systèmes, établissant des backdoors pour permettre un accès répété. Les attaquants ont installé des outils pour élever leurs privilèges et déployer des charges utiles secondaires.
 

6. Commande et Contrôle (C2)

Les systèmes compromis ont établi des communications avec les serveurs de commande et contrôle des attaquants via des protocoles chiffrés, compliquant la détection par les outils de sécurité.
 

7. Actions sur les objectifs

Les cyberattaquants ont paralysé certains services web et exfiltré des données sensibles. Bien que les impacts soient restés limités, cette étape visait avant tout à semer la confusion et à démontrer la vulnérabilité des infrastructures.
 

Mesures de prévention et de réponse

Face à une telle attaque, les collectivités doivent renforcer leur posture de cybersécurité. Voici quelques recommandations pratiques :
  1. Sensibilisation et formation : Former les employés aux risques de phishing et à la reconnaissance des comportements suspects.
  2. Gestion des vulnérabilités : Maintenir à jour les systèmes et appliquer les correctifs de sécurité sans tarder.
  3. Renforcement des outils de protection : Déployer des pare-feu, des systèmes de détection d’intrusion (IDS/IPS) et des outils de surveillance des journaux d’activité.
  4. Plan de réponse à incident : Mettre en place un plan d’urgence pour contenir rapidement une attaque et limiter ses impacts.
  5. Collaboration avec des experts : Travailler avec des équipes d’intervention spécialisées en cybersécurité pour analyser les systèmes et remédier aux failles.

Conclusion

Cette cyberattaque met en évidence les défis auxquels sont confrontées les collectivités territoriales dans un monde de plus en plus interconnecté. La vigilance, combinée à des investissements stratégiques dans la cybersécurité, est essentielle pour prévenir et contrer ces menaces. En s’inspirant des leçons de cet incident, les organisations peuvent mieux protéger leurs actifs et renforcer leur résilience face aux attaques futures.